Jim Noir, the boy next door

Publié le par Kadjagoogoo

Bienvenue à toi qui lis ceci.

Hum, aujourd'hui je voudrais consacrer ma petite bafouille (elle deviendra peut-être un jour quotidienne, on peut rêver) à un musicien anglais au nom (d'artiste) sobrement élégant - comme le garçon d'ailleurs, amateur de chapeaux (ce qui me rend en outre d'emblée sympatique) :


De son vrai nom Alan Roberts, il a déjà sorti deux albums depuis 2005, et je viens justement d'écouter le dernier en date - paru l'an passé -, l'éponyme Jim Noir  dont j'aime accessoirement bien la pochette reproduite ci-dessous.


A cette écoute, j'ai pas eu l'impression de découvrir L'ALBUM de l'année, loin s'en faut (le nouvel album des Noisettes - pour rester dans le genre pop-rock -, m'a par exemple nettement plus impressionné récemment - un vrai chapelet de tubes en puissance !) ;
le disque de Jim est sans doute trop bricolé - avec ce charmant parfum d'auto-production (le type fait TOUT tout seul et enregistrement très propbablement dans son appart !) et d'amateurisme - mais attention, un amateurisme savamment cultivé et à la créativité débridé, à la manière de celui que perpétue génialement le pourtant chevronné Mathieu Boogaerts, notamment dans son savoureux dernier album au joli titre même pas ironique, I love you.

En fait, j'ai fait, grace aux disques de Jim et Mathieu, une expérience beaucoup plus intéressante et enrichissante que celle d'être, simplement, exposé à un disque impeccable (qui rime souvent avec implacable, avec tout ce que cela peut induire d'absence de libre-arbitre et d'espace pour l'auditeur ainsi réduit à une rôle passif, béatement passif - ce qui n'est d'ailleurs pas méprisable, mais bon).
Ces gars, en privilégiant une approche spontanée de la création musicale (tous les deux étant multi-instrumentistes et donc entièrement libres au moment de concrétiser leurs idées), nous permettent cette belle illusion que tout cela - la musique pop - serait finalement pas très compliqué, voire même  à la portée du premier venu, pour peu que ce dernier soit armé de passion et d'enthousiasme - le leur est assurément contagieux.

C'est ainsi que, par exemple, je me suis senti autorisé (plus que d'habitude, j'entends) à écouter ces morceaux délicieusement patraques - fascinants dans leur équilibre bancal (on se demande parfois comment certains tiennent finalement debout ) - avec une oreille active et critique, c'est-à-dire que j'ai pu ainsi fureter à la recherche de quelque chose à prolonger, à réagencer, à dévoyer même.

Bref, ce Jim Noir m'a fait l'effet d'un excitant, idéal pour le "créateur" velléitaire que je suis et reste la plupart du temps - la quasi-parfaite inertie (quoique que "inespérément" contrariée ces derniers jours ) caractéristique de ce blog en atteste.















C'est ainsi que je me suis témérairement emparé de son Ships & clouds, dont les couplets me gênaient aux entournures (ils me semblaient poussifs, anti-mélodiques ; bref, nuisibles - navré, Jim ! ) pour en proposer ma version, mon "ré-edit" comme on dit (je voudrais, à ce propos, évoquer prochainement ici le talentueux Pilooski, un autre bricoleur de génie qui m'inspire beaucoup ces temps-ci ), l'allongeant (paradoxalement, puisque les couplets ont été escamotés !) copieusement au passage :
(hum, contrairement à ce que voudrait odieusement prétendre cette pochette frauduleuse, Jim Noir n'a jamais été sous contrat avec Capitol Records, sa discographie étant disponible chez My Dad Recordings ; mais bon, pour le "prestige" et la crédibilité de mon petit - et surchargé, bouh - détournement, j'en ai fait un musicien bankable, quoi, parce que Capitol Records, hein, quand même... )


Jim Noir - Ships & clouds (kaDJa extended re-edit)


Bon, comme vous l'aurez sans doute noté, la transformation n'est pas vraiment flagrante - forcément, je n'ai rien ajouté, sinon le final "beach boysien" issu d'un autre titre de l'album (mais une différence doit-elle nécessairement être spectaculaire pour être décisive ?...) ; et puis j'entendais juste faire une légère coupe dans le costume original, hein  -, mais ça fait pour moi toute la différence, rendant la chanson plus harmonieuse.
Je me suis notamment beaucoup amusé en "sculptant" (c'est ainsi que je perçois la chose, via la technique informatique) des parties de batterie desquelles je serais bien incapable de vous dire par quel miracle elles sonnent - à peu près - juste ! =P

Par contre - et c'est presque un regret -, j'imagine que l'interessé apprécierait très modérément l'hommage - car s'en est un ! -, en s'entendant ainsi répéter à peu près la même chose à longueur de morceau... C'est d'ailleurs ce qui me retient de lui soumettre ma modeste et officieuse contribution à sa promotion. Mais, comme vous pourrez le vérifier via le lien vers Deezer derrière "Jim Noir" ( ), il y a également, sur cet album frais et attachant (ce disque donne vraiment le sentiment d'avoir été enregistré par le voisin sympathiquement nonchalant et décalé, il respire cette proximité à laquelle fait référence le titre de ce post), des choses parfaitement belles et prêtes à l'emploi - si j'ose dire -, comme ce On a different shelf, pop song évidente que j'ai instantanément adoptée.

Enfin, si je suis actuellement si prompt et motivé pour évoquer le sieur Noir, c'est encore car il se trouve que Jimmy bidouille lui aussi, de son côté, la musique des autres, mais de façon plus officielle ! Je vous invite ainsi à jeter une oreille sur son remix de French Navy du "belle & sebastianesque" groupe Camera Obscura (quel ravissant nom pour un groupe), une merveille qui surclasse d'ailleurs, je trouve, l'original.

Voilà, plutôt que d'évoquer un artiste dont le travail me plait inconditionnellement (ce n''est pas le cas avec Jim), je préfère évoquer ceux qui m'inspirent, me stimulent, me donnent envie de mettre en forme ces idées qui se mettent en branle au contact de leurs oeuvres , et qui, jusque là, n'étaient au mieux qu'envies vagues et intentions informelles.

En espérant que ce billet vous aura fait découvrir des choses à votre goût et, par chance, il vous inspirera... Enjoy.


PS: je dédie cet article à A. (qui se renconnaitra peut-être en lisant ces lignes), que je remercie de m'avoir, à son insu (?), communiqué il y a déjà longtemps l'envie de me pencher sur l'univers psychédélique de Jim Noir, ce que j'ai donc finalement fait, avec un retard malencontreux...

Publié dans Musique

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